La lithographie

Weill, Alain. « La Protohistoire de l’affiche », in L’Affiche dans le monde. Nouvelle édition revue et augmentée. Paris: Aimery Somogy, 1991, p. 16-23

https://i0.wp.com/upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/9/9c/Senefelder.jpg

Lorenz Quaglio, Portrait d’Aloys Senefelder, gravure, 1818. Source

Après quelques jours de vacances, je reprend mes lectures ! Celle-ci est la suite d’une autre publiée par ici. L’invention de la lithographie par Aloys Senefelder (Prague, 1771-Munich 1834) en 1796, rend beaucoup plus économique l’impression en comparaison à celle faite par gravure sur bois ou sur cuivre. Le principe de la lithographie est de dessiner avec un crayon très gras, sur une pierre à grain très fin. La pierre est ensuite lavée à l’eau acidulée. Ainsi, la pierre ne retient de l’encre d’un rouleau que sur les parties grasses.

Senefelder avait attiré l’attention de Franz Gleissner, directeur de musique à la cour et cette année avait fait ses premières imprimées avec sa nouvelle technique : des partitions de musique de Geissler. La qualité des premiers impressions reste inégale. Il reçoit des nouveaux soutiens de l’éditeur de musique Falger, de Munich, et du directeur de l’instruction publique Steiner, de Bavière. Avec leur aide, en 1798, il met au point sa technique. Plus tard, Senefelder s’associe à Anton André, éditeur de musique à Offenbach, d’où la technique se répande en Europe : Akerman à Londres, del Ancri à Rome, la société de la lithographie à Vienne, Arnz et Cie. à Dusseldorf, Manheim, Heidelberg et Francfort, à Paris, par le comte de Lastérie (p. 17-18).

Godefroi Engelmann (1788-1839) résoudre le problème de la lithographie en couleur, que Senefelder n’avait pas réussi à résoudre. Il arrive à maîtriser sa technique en 1837. Grâce à sa technique, Engelmann invite à travailler des artistes comme Regnault, Carle Vernet, Géricault, Isabey, Bonington, Deveria (p. 19). Il obtient des bons résultats dans des publications sur les fresques de Pompéi (Berlin, 1832) et des mosaïques de l’Alhambra (Londres, 1834). On trouve une description du procédé de la chromolithographie dans l’Encyclopédie (p. 18) :

« … il faut donc que ces couleurs soient employées de façon que la première perce à travers la seconde, et la seconde à travers la troisième, afin que la transparence puisse suppléer à l’effet du pinceau. Chacune de ces couleurs sera distribuée par le secours d’une planche particulière : ainsi trois planches sont nécessaires pour imprimer une estampe à l’imitation de la peinture (J.C. Leblond) ».

Les presses à vapeur, développées par Friederich König et Friedrich Andreas Bauer, profitent aux affiches largement. C’est grâce au développement du livre illustré, que les affiches ont un nouvel impulse. Les éditeurs utilisent des affiches pour annoncer des livres à vendre : « Il y a là une révolution capitale pour l’affiche qui, pour la première fois, est servie par des artistes au talent reconnu qui lui donnent à la fois efficacité et prestige » (p. 19), puisque les affiches en blanc et noir, technique assez répandue, sont utilisées amplement (p. 20).

Presse litographique